Vous en avez sûrement déjà entendu parler : la 5G a fait son entrée sur le territoire français depuis 2020. Cette 5ème génération de réseaux est présentée comme un progrès technologique sans précédent. Les perspectives d’un débit plus rapide, d’une plus grande capacité de téléchargement, de voitures autonomes, de villes connectées ou encore de progrès dans le milieu médical sont autant d’arguments des pro-5G. Toutefois, il est nécessaire de s’interroger sur les potentiels dangers sanitaires que le déploiement de la 5G suscite. Votre magnétiseur à Vertou, près de Nantes, revient sur les éléments polémiques relatifs à la 5G et à ses dangers.
La 5G : une avancée technologique digne des films futuristes
Pourquoi la 5G est-elle déployée ?
Trois éléments principaux peuvent répondre à cette question.
Le besoin d’échanger toujours plus d’informations plus rapidement. C’est la question de l’offre et de la demande. Selon certains opérateurs de téléphonie mobile, la demande augmente de 40 % à 50 % chaque année ! Le déploiement de la 5G permettrait alors une plus grande rapidité de transmission pour échanger davantage d’informations. On pourrait alors télécharger en 1 seconde ce que la 4G nous permet aujourd'hui de télécharger en 40.
Adapter le réseau aux nouveaux objets connectés. La course à la technologie augmente considérablement le besoin d’avoir accès à un gros débit de données.
La relance de l’économie : la crise sanitaire a plongé la France, mais également le monde entier, dans une crise économique durable. Les défenseurs de la 5G, avec notamment notre président en tête, misent sur la 5G pour relancer l’économie française.
Quels seront les nouveaux usages de la 5G ?
L’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) met en avant toute une série de nouvelles utilisations possibles grâce à la 5G, notamment dans les domaines suivants :
la santé : grâce à la télémédecine, la surveillance à distance ou encore la téléchirurgie ;
les médias et le divertissement : avec la réalité virtuelle ou des vidéos ultra HD ;
les transports : avec l’arrivée des voitures autonomes, des systèmes de transport intelligents ou bien les liaisons de voiture à voiture ;
les villes intelligentes, par exemple, pour améliorer la maîtrise des dépenses énergétiques ;
l’industrie du futur : avec la robotique, le pilotage à distance ou encore l’automatisation.
Bref, tout cela pourrait faire rêver tout fan des plus grands films futuristes ! Maintenant, revenons un peu sur Terre et creusons le sujet plus en profondeur pour pouvoir mieux évaluer les risques potentiels de la 5G.
Quels sont les risques liés à la 5G ?
Si on regarde les sources officielles comme celles de l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ou de l'ANFR, il n’existe, à l’heure actuelle, pas de risques sanitaires liés au déploiement de la 5G. En avril 2021, l’ANSES conclut ainsi un communiqué en indiquant qu’il était “peu probable” que la 5G soit à l’origine de problèmes sur la santé. Toutefois, ces résultats sont à prendre avec des pincettes. Voici pourquoi.
L’exploitation des bandes fréquences : 3,5 GHz et 26 GHz
La bande fréquence 3,5 GHz comme “peut-être cancérigène”
Aujourd’hui, la 5G utilise la bande de radiofréquence 3,5 GHz. Il s’agit de la bande fréquence déjà utilisée par la 3G, la 4G et la 4G+. Or, déjà en 2011, le CRIC (Centre international de Recherche sur le Cancer) de l’Organisation Mondial pour la Santé (OMS) a classé les ondes électromagnétiques de radiofréquence, liées à l’utilisation des téléphones portables, comme “peut-être cancérigène pour l’homme”. Le CRIC a ainsi recommandé l’utilisation des kits main libre lors des appels téléphoniques. Malgré ces conclusions, le gouvernement ainsi que les opérateurs de téléphonie ont tout de même déployé mondialement cette technologie.
Une nouvelle bande fréquence jamais testée à grande échelle : la 26 GHz
Mais ce n’est pas tout. La grande avancée technologique de la 5G réside dans le fait qu’elle utilisera bientôt de nouvelles ondes radio, jamais encore utilisées à grande échelle : la 26 GHz. Il s’agit-là d’ondes radio à très hautes fréquences. Elles sont bien plus puissantes que la 3,5 GHz, mais ont un rayonnement plus faible en distance. Elles ne peuvent pas, par exemple, traverser le feuillage d’un arbre. Selon l’ANSES, la bande fréquence 26 GHz “se différencie des autres bandes de fréquences par une profondeur de pénétration des ondes dans le corps beaucoup plus faible, de l’ordre du millimètre, exposant des couches superficielles de la peau ou de l'œil. Les simulations disponibles laissent présager des niveaux d’exposition faibles.”
Donc, contrairement à la 3,5 GHz, la 26 GHz ne peut pas traverser le corps humain. On peut toutefois se poser des questions sur ses effets sur les yeux et sur la peau… et également sur les effets de la 3,5 ghz qui a un pouvoir de pénétration plus profond dans le corps. Rappelons que la bande 3,5 GHz, sera toujours utilisée par le 3G, la 4G, la 4G+ et maintenant par la 5G.
26 GHz : des données insuffisantes sur ses effets
Notons toutefois que l’ANSES ajoute dans son communiqué que les données sont insuffisantes pour exclure l'existence ou l’absence d’effets sanitaires de la bande 26 GHz sur le corps. En effet, étant donné que la 26 GHz est encore à l’état de projet, aucune donnée d’exposition n’est actuellement disponible.
Encore une fois, la science soulève plus de questions qu’elle n’en résout. Et nous demeurons aujourd'hui dans le flou au sujet de cette nouvelle bande fréquence. Mais au lieu de jouer la carte de la précaution, le gouvernement fonce tête baissée, laissant ainsi la population à la merci d’ondes électromagnétiques aux effets inconnues.
Les Small Cells : ces mini antennes relais
Comme nous l’avons dit plus haut, les radiofréquences 26 GHz une portée plus courte que la 3,5 GHz. Pour pouvoir déployer de manière uniforme ces radiofréquences sur tout le territoire, les opérateurs doivent donc implanter de nouvelles petites antennes relais, appelées “small cells”. Elles seront placées un peu partout, principalement sur le mobilier urbain. Elles devront être espacées d’environ 200 mètres maximum les unes des autres. Demain, ces antennes-relais feront ainsi partie intégrante de nos trajets les plus courts. Il sera très difficile de s’y soustraire.
5G : un laser directionnel puissant à l’inverse le 4G
Une différence majeure entre la 4G et la 5G réside dans la technique utilisée pour le faisceau des ondes électromagnétiques. Pour les 3G et 4G, il s'agit de faisceaux à 360° qui diffusent les ondes en continu. Nous sommes donc en quasi-permanence soumis aux ondes 3,5 GHz. Pour la 5G, la technologie est différente. Les ondes sont transmises via des ondes unidirectionnelles et orientables. Elles sont ainsi orientées vers les outils numériques qui en ont besoin. Le faisceau est alors beaucoup plus puissant et concentré vers un point donné. Malgré l’argument du temps d’exposition plus faible, les personnes utilisant beaucoup leur téléphone en données mobiles courent des risques encore inconnus, dus à une exposition plus puissante.
Malgré ces éléments assez flous, les antennes 5G sont en cours de déploiement sur l'ensemble du territoire français. Selon l’Anses, le taux d’exposition, liée à la 5G, devrait augmenter de 30 %. De plus, les “zones blanches”, sans ondes électromagnétiques, se feront encore plus rares qu’aujourd’hui. Et les personnes électrosensibles, laissées pour compte, devront alors redoubler d'inventivité pour se soustraire aux ondes…
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