Smartphone, tablette, box internet, télévision, radio, ordinateur portable, etc., notre quotidien est rempli d’appareils connectés en tout genre. Ils sont connectés à la 3G, la 4G et maintenant la 5G, ces fréquences d’ondes électromagnétiques qui permettent à ces appareils de fonctionner. En zone urbaine, nous évoluons donc pratiquement constamment dans un environnement baigné d’ondes électromagnétiques plus ou moins puissantes. Mais quel est l’impact de ces ondes sur notre métabolisme ? La 5G est-elle dangereuse pour la santé ? Voici quelques éléments de réponse.
Qu’est-ce qu’une onde électromagnétique ?
Couplée d’un champ magnétique et d’un champ électrique, une onde électromagnétique transporte de l’énergie et de l’information à la vitesse de la lumière, et ce, de manière invisible. Il existe des ondes naturelles telles que celles provoquées par la foudre. Toutefois, aujourd'hui, les ondes auxquelles nous sommes quotidiennement exposées proviennent principalement de sources artificielles présentes en nombre dans nos habitations. Tous nos appareils connectés sans exception, émettent des ondes à des fréquences plus ou moins basses et plus ou moins longues.
De plus, pour que nos appareils fonctionnent correctement, des antennes relais sont placées un peu partout dehors par les opérateurs téléphoniques, tels que Bouygues Télécom, Orange ou encore Free. Il faut savoir que ces antennes émettent des ondes en permanence dans toutes les directions et que, de jour comme de nuit, notre corps reçoit et absorbe une certaine quantité de ces ondes.
Pourquoi la 5G fait-elle débat ?
Déjà avec l’arrivée de la 4G, de nombreux mouvements citoyens, accompagnés de scientifiques indépendants, ont vu le jour pour mettre en garde contre les dangers de ces ondes sur la santé. Toutefois, avec l’avènement de la 5G en 2020, les opposants sont de plus en plus nombreux. Voici quelques explications.
5G : une puissance décuplée
Tout d’abord, les arguments de vente de la 5G s’appuient principalement sur la grande puissance des fréquences qu’elle utilise. Pour avoir un moyen de comparaison, sachez que les ondes de la 2G à la 4G utilisent des fréquences qui vont de 700 MHz (0,7 GHz) à 2,8 GHz. Pour tenir ses engagements de qualité, la 5G compte utiliser des ondes de hautes fréquences qui sont bien plus puissantes et qui pourraient aller jusqu’à 27,5 GHz, voire plus. Celle-ci permettra des téléchargements bien plus rapides, voire instantanés, des communications de meilleure qualité, etc., sans grande préoccupation des effets de ces ondes sur le corps sur le long terme.
Notons également que les smartphones compatibles avec la 5G auront une puissance d’émission bien supérieure à tous leurs prédécesseurs (deux à dix fois supérieure !).
Une technologie qui fait débat
De plus, la technologie de la 5G est également au cœur de controverses. Les ondes électromagnétiques des générations 2G à 4G utilisent sensiblement la même technologie : des antennes montées sur pylône qui couvrent un rayon de 360° (en général, 3 antennes sont placées dans différentes directions pour couvrir chacune 120°). Ces antennes émettent donc des ondes dans des directions stables, ce qui rend aisés les mesures et le contrôle des fréquences (qui sont limitées par la réglementation). La 5G, quant à elle, utilise une tout autre technologie : au lieu de rayonner de manière plus ou moins stable dans toutes les directions, elle concentre ses ondes sur une cible précise qui nécessite la fréquence. Par exemple, si vous êtes dans la rue et que vous passez un appel téléphonique, l’antenne relais la plus proche se connectera à votre téléphone en émettant des ondes puissantes au moment de l’appel. Le flux des ondes électromagnétiques émis par les antennes sera alors difficilement mesurable, car il n’y aura plus de flux régulier.
Installation de la 5G : au moins 30 % d’antennes supplémentaires
À cela, il faut ajouter que la 5G n’a pas vocation à “remplacer” la 4G, mais à la compléter, ce qui va ajouter une bonne dose d’ondes en plus de celles déjà existantes. En plus de cela, la 5G nécessite l’installation de nouvelles antennes. En effet, plus une fréquence est puissante, moins elle va loin. Il faut donc que les opérateurs installent partout de nouvelles grandes antennes relais appelées macrocells. Le cabinet Tactis a estimé à 30 % le nombre d’antennes relais supplémentaires à construire. Il faut savoir qu’en plus de ces macrocells, des antennes plus petites (small cells) doivent être également implantées dans les zones urbaines, où les bâtiments vont interférer avec les ondes des grandes antennes. Ces petites antennes relais doivent, quant à elles, ne pas être éloignées de plus de 300 à 500 mètres les unes des autres, si aucun bâtiment ne se trouve entre elles évidemment.
Connaît-on les dangers de la 5G sur la santé ?
L’électrohypersensibilité : une pathologie pas assez prise en compte
On a tous déjà entendu parler de ces personnes hyper-sensibles aux ondes électromagnétiques. Des personnes qui doivent adapter leur mode de vie pour pouvoir vivre sereinement. Maux de tête, vertiges, difficultés à trouver le sommeil, irritabilité, problèmes de digestion ou encore des irritations cutanées sont autant de symptômes dont peuvent souffrir ces personnes en présence d’ondes électromagnétiques. Aujourd’hui, les études menées à ce sujet n'ont abouti à aucune conclusion qui puisse prouver scientifiquement le lien entre les ondes et les symptômes décrits par les personnes. Il a toutefois été reconnu que les symptômes des personnes se déclarant électrohypersensibles (EHS) correspondent à une réalité vécue. On peut alors supposer que les ondes ont bel et bien un effet néfaste sur l’organisme, même si la plupart d’entre nous est moins sensible que ces personnes qui peuvent les ressentir au niveau physique.
Anses : la 5G ne comporterait pas de risque nouveau pour la santé
Selon une actualité de l’Anses d’avril 2021, il n’y aurait pas de “risque nouveau pour la santé au vu des données disponibles”. Toutefois, l’institut de santé insiste sur le fait que les données scientifiques disponibles ne sont pas suffisantes pour conclure à l'existence ou non de danger pour la santé. Une chose est sûre, nous manquons cruellement de recul et d’informations scientifiques au sujet de la 5G.
1980 : une étude scientifique oubliée qui interpelle
Même si aujourd’hui aucune étude poussée sur la 5G n’a encore fourni ses conclusions au sujet des risques sanitaires de ces ondes, on peut toutefois se fier à une étude de 1980. “Mais en 1980, il n’y avait pas la 5G !“, nous direz-vous. Et bien, oui et non ! La technologie en elle-même n’existait pas en effet, mais les ondes électromagnétiques de la même fréquence que celles utilisées par la technologie 5G, si ! Et le commanditaire de l’étude était... l’armée française ! Il s’agissait d’un nouveau projet de communication militaire de haute qualité qui devait utiliser des ondes électromagnétiques de hautes fréquences (les même utilisées pour la 5G). Cette technologie a été au cœur d’expériences scientifiques sur des rats et les conclusions étaient sans appel :
perte de poids et de volume des organes sexuels chez les mâles et les femelles ;
diminution de la spermatogenèse chez les mâles ;
évolution importante de la sécrétion de certaines hormones dans le plasma sanguin, qui pouvait être à l’origine d’autres pathologies.
À la suite des conclusions de cette étude, l’armée française avait abandonné le projet. De quoi nous mettre la puce à l’oreille...
Nos conseils pour vous protéger des ondes électromagnétiques
Vous l’aurez compris, même s’il y a aujourd’hui très peu de preuves d’un danger de la 5G sur la santé, il faut tout de même rester prudent et essayer de s’y exposer le moins possible. Nos conseils pour vous protéger des ondes électromagnétiques :
éteindre complètement ou même débrancher vos appareils quand on vous ne les utilisez pas (ne pas les laisser en veille) ;
couper la wifi la nuit et mettre votre téléphone en mode avion le plus souvent possible ;
utiliser un kit main libre quand vous passez des appels ;
garder votre téléphone à une certaine distance si possible (ne pas le laisser dans votre poche si vous pouvez l’éloigner sur le coin de votre bureau) quand vous travaillez ;
avant de vous installer dans une nouvelle maison ou un appartement, vous pouvez aussi vérifier où se trouvent les antennes relais sur le site de l’ANFR, pour éviter de vous retrouver à proximité de l’une d’entre elles ou dans son axe.
Alain Hugues 44120 Vertou
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